Traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte

p>Lorsque la paroi artérielle de l’aorte s’affaiblit en raison de l’âge, d’une maladie ou d’un traumatisme, elle peut commencer à se dilater. Cette dilatation est la cause de ce que l’on appelle un Anévrisme de l’Aorte Abdominale (AAA). Au fur et à mesure que l’anévrisme augmente de diamètre, la paroi artérielle s’affaiblit au point qu’une pression sanguine normale peut provoquer la rupture de l’aorte, déclenchant ainsi une hémorragie interne massive. Une rupture d’anévrisme menace la vie du patient et nécessite des soins médicaux immédiats.

 

 

Quels sont les symptômes associés à un anévrisme de l’aorte abdominale ?

 

La plupart des personnes ne présentent aucun symptôme indiquant un possible anévrisme de l’aorte abdominale. Lors d’un examen médical de routine, un médecin peut remarquer ou palper des pulsations dans la partie centrale ou inférieure de l’abdomen. Cependant, la majorité des anévrismes sont découverts lorsque des tests par imagerie diagnostique (scanner, IRM ou échographie) sont effectués pour d’autres raisons.

 

Quels sont les facteurs de risques pouvant contribuer à un anévrisme de l’aorte abdominale ?

 

Le risque de développer un anévrisme de l’aorte abdominale augmente avec l’âge. Les anévrismes de l’aorte abdominale touchent principalement les personnes de plus de 50 ans et sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Les autres facteurs de risque sont le tabagisme et l’hypertension artérielle. Les patients ayant pour antécédents familiaux des cas d’anévrismes de l’aorte abdominale sont enfin plus exposés aux risques. Il leur est d’ailleurs vivement recommandé d’en parler à leur médecin.

 

Quelles sont les options thérapeutiques possibles pour traiter un anévrisme de l’aorte abdominale ?

 

 

La chirurgie invasive

 

Le chirurgien accède à l’anévrisme en incisant l’abdomen. La partie anévrismale du vaisseau est remplacée par une prothèse synthétique. L’opération chirurgicale est souvent effectuée sous anesthésie générale et dure environ trois à quatre heures. Les patients doivent généralement passer un jour en service de Soins Intensifs et rester à l’hôpital pendant au moins une semaine. Deux à trois mois sont ensuite parfois nécessaires aux patients pour se remettre complètement de l’intervention.

 

La pose d’une endoprothèse vasculaire couverte

 

Il s’agit d’une procédure radio-chirurgicale (en présence d’un radiologue vasculaire et d’un chirurgien vasculaire), peu invasive, qui consiste à placer une endoprothèse couverte (tube synthétique renforcé par un treillis métallique) à l’intérieur du vaisseau malade (anévrismal), sans ouvrir les tissus environnants. Elle est réalisée à partir d’une petite incision dans la partie supérieure de chaque cuisse. Cette opération nécessite habituellement une à deux heures. Le séjour en milieu hospitalier est réduit à environ deux à quatre jours et le passage en soins intensifs n’est pas toujours nécessaire.

 

Fonctionnement d’une endoprothèse couverte

 

L’endoprothèse vasculaire couverte est conçue pour exclure l’anévrisme et renforcer la paroi affaiblie de l’aorte. Il réduit le risque de rupture en relâchant la pression s’exerçant sur l’anévrisme grâce à la création d’un nouveau passage pour le flux sanguin. L’endoprothèse couverte est mise en place à l’intérieur du vaisseau sanguin sans ouverture abdominale. Un cathéter de pose (un long tube fin) sert à acheminer et mettre en place l’endoprothèse jusqu’à l’aorte abdominale, insérée près du pli de l’aine. Il est ensuite retiré du corps.

La pose de l’endoprothèse est effectuée sous anesthésie régionale ou générale. Un scanner est effectué avant l’intervention. Il permet de visualiser et de mesurer précisément l’anévrisme pour adapter la taille de l’endoprothèse. Un suivi rigoureux est ensuite effectué après la pose avec réalisation de scanners de contrôle à 6 mois, 1 an, puis tous les ans. La détection d’une anomalie peut nécessiter un traitement complémentaire. Il n’existe pas de traitement médicamenteux particulier à y associer.

 

Risques et avantages des traitements

 

Chaque traitement présente des risques et des avantages. La mise en place d’une endoprothèse n’est plus réservée aux cas de risque chirurgical élevé. Elle peut être proposée si les conditions anatomiques sont favorables.

Une consultation multidisciplinaire (associant le chirurgien, le radiologue interventionnel et l’anesthésiste) est réalisée pour une information du patient et ainsi décider de la meilleure option.