Rythmologie interventionnelle

Le département de rythmologie interventionnelle pratique l'ensemble des interventions actuellement connues qui permettent de traiter les troubles du rythme cardiaque. Au total, trois types d’interventions peuvent être pratiquées.

 

Le choc électrique externe

 

Il s’agit de la technique la plus simple. Le choc électrique externe est destiné à arrêter un trouble du rythme cardiaque d’apparition récente et ne s’arrêtant pas spontanément (en général une fibrillation auriculaire).

Il est réalisé au cours d’une anesthésie générale très brève (moins de 5 minutes) grâce à deux électrodes collées sur le thorax.

Avec les appareils actuels, la mise en place d’un cathéter dans le cœur est devenue exceptionnelle. Le choc électrique externe est toujours efficace, mais le rythme cardiaque peut rechuter, parfois peu de temps après. Le seul risque important du choc est la possibilité d’embolie, en particulier cérébrale.

C’est pourquoi l’intervention est toujours pratiquée sous traitement anticoagulant, et précédée au cours de la même anesthésie d’une échographie transœsophagienne afin de vérifier l’absence de caillot dans l’oreillette.

 

 

La mise en place de stimulateurs et de défibrillateurs cardiaques

 

Les stimulateurs permettent d’éviter un ralentissement excessif du cœur, en particulier lorsqu’il y a un risque de syncopes. Les défibrillateurs peuvent en outre arrêter les troubles du rythme cardiaque rapides qui mettent la vie du patient en danger. Ils évitent ainsi le risque de mort subite chez les cardiaques.

Les stimulateurs et défibrillateurs cardiaques sont mis en place au cours d’une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie locale. Le praticien place dans une ou plusieurs veines des sondes (habituellement deux) qui vont jusqu’aux cavités cardiaques. Il les relie à un boîtier métallique placé sous la peau devant le muscle pectoral droit ou gauche.

Pour les défibrillateurs, une courte anesthésie générale est pratiquée pour délivrer un choc électrique test.

La durée de l’intervention est de l’ordre d’une heure, à l’exception des appareils "triple chambre". Ces derniers nécessitent en effet la mise en place d’une troisième sonde afin de stimuler le ventricule gauche en cas d’insuffisance cardiaque importante. L’opération, nettement plus difficile, prolonge naturellement la durée de l’intervention.

 

L’implantation des défibrillateurs et des stimulateurs "triple chambre" est soumise à l’autorisation des Agences Régionales d’Hospitalisation. L'hôpital privé de Parly II - Le Chesnay est l’un des six établissements privés autorisés en Ile-de-France, et le seul des Yvelines.

 

L’ablation par radiofréquence des troubles du rythme rapides

 

L'ablation consiste à délivrer un courant électrique de radiofréquence sur le tissu cardiaque responsable du trouble du rythme. Au préalable, une exploration électrophysiologique par les cathéters, que l'on appelle communément un «faisceau de His» s’impose. L'exploration du "faisceau de His" est un examen bref (30 minutes) pratiqué sous anesthésie locale. Les cathéters sont introduits par la veine fémorale, et éventuellement par la jugulaire droite. En cas d’ablation dans le cœur gauche, il peut être nécessaire de ponctionner l’artère fémorale gauche. Suivant les cas, cette exploration peut être pratiquée seule dans un premier temps, et l'ablation par radiofréquence réalisée au cours d'une deuxième hospitalisation. Les deux opérations (exploration et ablation) peuvent parfois être faites au cours de la même séance.

 

L’intervention d’ablation

 

L'intervention d'ablation est communément réalisée sous anesthésie locale, avec éventuellement injection de médicaments antalgiques par l'anesthésiste. Elle dure environ 1 heure, sauf lorsqu’il est nécessaire de la prolonger.

 

Risques de l’ablation

 

Le risque de ces véritables interventions à cœur fermé est très variable en fonction de la localisation du trouble du rythme à traiter. Il est expliqué directement par le praticien responsable au patient au cas par cas. Il dépend naturellement du type d’ablation :

  • en cas d’ablation portant sur l’oreille droite, comme l’ablation de flutter : il s'agit essentiellement du risque d'hématome de l'aine ou du cou, et beaucoup plus rarement d'épanchement péricardique (autour du cœur).
  • dans les ablations des tachycardies de type Bouveret : le risque est celui de lésion du système de conduction intracardiaque, pouvant, dans les situations les plus graves, nécessiter la mise en place ultérieure d'un stimulateur. Là encore, ce risque est fonction de la localisation précise de l'anomalie à traiter. Il n'est pas vrai pour tous les patients, d'où l'utilité de pratiquer dans un premier temps la simple exploration du "faisceau de His" qui permet de connaître la localisation précise de l'anomalie.
  • dans l'ablation de l'oreillette gauche et des veines pulmonaires, pratiquée pour traiter la fibrillation auriculaire : c’est dans cette situation que les risques de l'intervention sont les plus importants. Il est en effet nécessaire de faire un cathétérisme trans-septal en piquant la cloison entre les deux oreillettes avec une longue aiguille afin de pénétrer dans la cavité cardiaque concernée. Dans cette intervention prolongée, souvent pratiquée sous anesthésie générale, et avec le concours d'une échographie transœsophagienne, les risques d'hémo-péricarde (épanchement autour du cœur nécessitant son évacuation) sont de quelques pourcents.

Il existe également un risque de lésion des veines pulmonaires, de l'œsophage ou de rares cas d'accidents vasculaires cérébraux. Là encore, ces risques sont variables d'un patient à l'autre en fonction de l'intervention effectuée.